En dévorant des parasites qui ravagent les cultures, les chauves-souris permettent à l’agriculture mondiale de réaliser une économie estimée à plus d’un milliard de dollars. C’est en voulant déterminer le bénéfice de l’action des chauves-souris sur la culture du maïs, que des chercheurs américains sont arrivés à cette conclusion plutôt insolite.
Ces experts ès agriculture avaient donc recouvert de filets 400 m2 d’un champ de maïs dans l’Illinois (nord des Etats-Unis) en 2013 et 2014 pour empêcher les chauves-souris de venir la nuit se nourrir de vers de l’épi du maïs (helicoverpa zea), une larve particulièrement dévastatrice de cette culture. Puis, ils ont analysé les dégâts provoqués par ces vers, présents dans le monde entier, dont sont friands ces petits mammifères nocturnes volants.
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Les épis de maïs situés sous les filets ont subi 56 % plus de dégâts
Détail important, le maïs du champ étudié n’était pas génétiquement modifié pour produire son propre insecticide contre ces larves. Ceci alors qu’aux Etats-Unis, 84 % du maïs cultivé est génétiquement modifié pour résister à ces parasites (ce n’est pas le cas pour 68 % du maïs cultivé dans le reste du monde).
On a les passe-temps que l’on veut, il n’empêche que cette expérience a permis d’observer que les épis de maïs situés sous les filets (donc non accessibles aux chauves-souris) avaient subi 56 % plus de dégâts causés par ces vers que le reste du champ.
Un rendement accru de 1,4 % en moyenne
Selon les résultats de cette étude publiés, ce lundi, dans les Comptes rendus de l’Académie américaine des Sciences (PNAS), les chauves-souris auraient ainsi permis, au total, d’accroître le rendement de 1,4 % en moyenne ce qui, au cours actuel du maïs, génère environ 7,88 dollars supplémentaires par hectare et… plus d’un milliard de dollars au niveau mondial. Ceci sans compter que cette étude n’a pas estimé le bénéfice de l’action des chauves-souris sur d’autres cultures également touchées par ces parasites, comme le coton et le soja.
Une économie plus que substantielle donc, attribuée aux seules chauves-souris car les filets étaient retirés pendant la journée pour permettre l’accès au champ étudié aux agriculteurs et aux oiseaux qui mangent aussi les insectes.
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